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Le 17 mai, 70 personnes se sont allongées pendant une heure, enveloppées dans des draps blancs, dans la rue des Déportés pour symboliser les plus de 55 000 morts à Gaza sous les bombes israéliennes. Pendant ce temps, une trentaine de personnes ont fait signer une pétition demandant aux élus mayennais d'interpeler le gouvernement pour prendre des sanctions contre Israël afin de faire cesser le génocide.

Envie.

Je ne vous le cacherai pas : Aujourd'hui, j'envie tous ceux qui vivent à l'extérieur des frontières de la bande de Gaza pour leur vie normale. Je les envie pour leur toit, pour la chaleur de leur maison, pour leur sentiment de stabilité, pour la paix dans leur cœur pour leurs enfants, pour la sérénité de leur femme et son sentiment de sécurité, pour leur salle de bain, pour leur intimité, pour leur travail, pour leur santé, pour l'eau du robinet de leur cuisine, pour leur lit, pour leur nourriture, pour leur capacité à marcher dans la rue sans crainte, pour leur tasse de café, pour leur cigarette, pour leurs vêtements, pour leurs prières au cours des dix dernières nuits du mois sacré du Ramadan, pour la joie de leurs enfants à l'approche de l'Aïd, pour leurs rires et leurs jeux, pour leur capacité à acheter des médicaments lorsqu'ils toussent, pour le savon et les couches qu'ils peuvent acheter sur n'importe quel marché, pour le chocolat et les friandises qu'ils peuvent obtenir pour leurs enfants, pour les vêtements et les vestes qui les réchauffent du froid, pour leur dignité préservée, pour le fait qu'ils dormiront en sachant qu'ils ne mourront pas en morceaux, qu'ils ne perdront pas d'êtres chers, qu'ils n'auront pas à ramasser de la chair sur le sol et qu'ils ne perdront pas leurs enfants déchiquetés dans une tente ou sous quatre planchers. Je les envie même de regarder la télévision. Je les envie parce que j'ai perdu toutes ces bénédictions maintenant, et avec une chance non négligeable que nous ayons quitté cette vie d'ici demain, j'ai dit ce que j'ai dit. Je vous envie tous, mes frères, et je vous en veux, et je ne vous pardonne pas.

Ziad Medhouk fut l’invité du théâtre du tiroir en direct de Gaza le 6 novembre lors de la 25 ème conférence pour la Paix et le 18 janvier 2025 lors du concert pour Gaza.

Mardi 18 mars 2025, à l’aube, alors que les habitants dormaient, l’occupation a entièrement rompu une trêve fragile et régulièrement violée, en bombardant partout dans la bande de Gaza, provoquant la mort de 425 palestiniens, dont 175 enfants et 95 femmes.

La situation est toujours dramatique et tragique pour les 2 400 000 Palestiniens de Gaza horrifiés et effrayés.

Rien ne semble changer même après l’entrée en vigueur de l’accord du cessez-le-feu depuis deux mois, on attend toujours une solution politique.

Les forces d’occupation ne se sont toujours pas vraiment retirées de beaucoup de localités, notamment au centre et au sud de la bande de Gaza. Elles ont parfois mené des incursions et des bombardements provoquant des morts et des blessés.

Les passages sont complètement fermés depuis plus de trois semaines. Plus rien ne passe par ordre militaire de l’occupation.

Il n’y a pas d’eau potable, ni de gaz, on doit cuisiner au bois mais le bois est devenu presque introuvable. On ne trouve rien sur les marchés et les prix ont flambé. La vie quotidienne est donc toujours aussi dramatique pour la population de Gaza.

Dans cet article, je vais parler des enfants de Gaza qui, comme l’ensemble de la population, souffrent au quotidien.

...continue reading "Lettre de Gaza de Ziad Medhouk, du 25 mars 2025."